La pratique multidisciplinaire de Naghmeh Sharifi comprend la peinture, le dessin, les installations sculpturales, l’animation et les médias numériques. Sa démarche découle d’une fascination pour le corps : sa psychologie, sa fonction de lieu de mémoire et de véhicule pour notre existence. À l’aide de divers médiums, Sharifi interroge la contextualisation des corps dans les lieux habités, heurtés, engloutis ou envahis par ces corps. Dans son œuvre, la figure et l’arrière-plan se fondent l’un dans l’autre, soulignant à la fois la fragilité du corps et sa capacité d’agir comme manifestation d’une cartographie critique. Sharifi dilue et estompe les médiums pour explorer les lieux flous et incertains parcourus par ses figures. Dernièrement, les images qu’elle crée témoignent d’une lutte entre marquage et effacement. Par la dépeinture, une technique qui consiste à retirer la peinture avec des solvants ou à l’effacer en ajoutant des cadres successifs à l’image, l’artiste interroge notre façon d’interpréter et de configurer les lieux que nous occupons lorsqu’ils sont dépouillés de tout contexte.
Naghmeh Sharifi est une artiste multidisciplinaire d’origine irano-canadienne qui vit à Montréal. Elle est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et d’un baccalauréat en psychologie de l’Université de la Colombie-Britannique, ainsi que d’une maîtrise en peinture et dessin de l’Université Concordia. Ses œuvres ont été exposées en Iran, en Allemagne, en France, en Italie, au Mexique, aux États-Unis, au Canada et en Macédoine. À Montréal, elle a présenté ses œuvres dans plusieurs galeries d’art, notamment au Centre PHI et au MAI (Montréal, arts interculturels).