La démarche artistique d’Esther Calixte-Béa embrasse diverses disciplines comme la peinture, la photographie, les arts textiles et la poésie. Dans son œuvre, elle interroge les normes de beauté eurocentrées en s’attaquant au tabou du poil féminin. Ses compositions visuelles glorifient la pilosité de personnages noirs féminins en dévoilant leur corps avec fierté plutôt qu’avec honte. Elle aborde des sujets liés à l’identité par l’invention d’une tribu fictive appelée Fyète Souhou-te. Calixte-Béa construit un monde imaginaire aux couleurs éclatantes en s’inspirant souvent de la nature, de sa vie personnelle et de son bagage culturel. En jonglant avec divers médiums, elle peint ses personnages féminins à l’acrylique, puis leur donne vie en créant des vêtements, des perruques et des accessoires présentés sur des mannequins dans l’espace d’exposition. Calixte-Béa fait également des autoportraits photographiques dans lesquels elle porte ses propres créations tout en affichant sa pilosité. Par l’écriture et la poésie, elle raconte l’histoire de la tribu à travers son mode de vie, ses membres, ses traditions et la perte de son identité.


Esther Calixte-Béa est une artiste multidisciplinaire d’origine haïtienne et ivoirienne, née en 1996 à Longueuil. Calixte-Béa est également une activiste de la pilosité féminine connue sous le nom de Queen Esie. Elle est titulaire d’un baccalauréat en peinture et en dessin de l’Université Concordia (2020). Ses œuvres ont été présentées dans plusieurs expositions collectives, dont Af-Flux : Biennale Transnationale Noire à la galerie Art Mûr (2021) et le MAADI de Stanley Février au Musée des beaux-arts de Montréal (2022).